Cuire de la faïence, du grès ou de la porcelaine, au bois, au gaz, à l’électricité ne donnera pas les même résultats. Je distingue deux parties de mon travail de sculpture : le modelage de la forme et le travail de la surface. La peau de mes graines peut être fidèle à leur aspect naturel ou interprété avec des techniques de céramique. Le fait de les agrandir devrait donner lieu à une représentation complexe de leur surface qui donne prise à l’air ou à l’eau. Je préfère alors prendre un raccourcis esthétique. Le raku tel qu’il est pratiqué en Europe depuis les années 70 est inspiré du Japon : cuisson rapide d’une terre très réfractaire soumise à un choc thermique qui va faire craqueler la surface émaillée. Refroidissement rapide dans un bain de sciure dont le carbone enflammé révélera les craquelures.
Les cazettes sont des récipients fermés dans lesquels sont cuites les sculptures. On y place des éléments minéraux qui avec la chaleur créeront une atmosphère chargée . Les éléments chimiques déposeront sur la terre des couleurs aléatoires. Cette technique me permet d’insister sur le passage du temps : les fruits et les graines traversent les saisons, s’abîment et se délitent, tandis que la graine reste vivante à l’intérieur.